Projet Talibés

QU'EST CE QU'UN TALIBE ?

Talibé vient de l’arabe talib, qui signifie disciple, élève. Le talibé est donc un élève fréquentant un daara (une médersa), pour y apprendre le coran. Leur effectif est estimé à plus de 50.000 enfants à Dakar.

Cependant, enfant de la rue et talibés sont deux termes qui peuvent sembler proches, mais qui ne recouvrent pas la même réalité. Si l’expression « enfant de la rue » est explicite et désigne des enfants en rupture avec la société, sans attache familiale, qui vivent par conséquent dans la rue. Le terme talibé désigne un élève d’une école coranique, un daara. Le marabout, directeur du daara est donc son référent social, son parrain. Il ne leur accorde cependant que le gîte. L’habillement et la nourriture sont à la charge de l’enfant, qui n’est malheureusement pas soutenu par sa famille.

ORIGINE DES TALIBÉS

Au XIXème siècle, des conversions de plus en plus nombreuses font de l’islam une religion de masse présente au Sénégal. Son enseignement se généralise. Des centres de formation, les daaras se multiplient et viennent enrichir l’offre de l’enseignement coranique, dispensé jusqu’alors par l’université Sankoré, qui existe depuis le XIIème siècle, ou encore le daara de Coki qui, depuis le XVIIème siècle, forme toute une intelligentsia sénégalaise en langue arabe.

Dans une économie essentiellement paysanne, le marabout dispensait son enseignement en échange de travaux agricoles.

Dans les villes comme Saint Louis, dans le nord-ouest, les talibés devaient chercher leur nourriture de maison en maison. C’était une manière d’apprendre à l’enfant l’humilité et la privation. Les familles, quel que soit leur niveau social, y envoyaient leurs enfants, durant une ou deux années, avant qu’ils ne rejoignent le circuit scolaire ou l’entreprise familiale.

Les mutations de la société sénégalaise, avec la paupérisation des campagnes, ont drainé, depuis les années 70, un flot de plus en plus important de ruraux vers la capitale, Dakar. Des marabouts désargentés et parfois peu scrupuleux en ont profité pour envoyer non seulement les talibés chercher leur pitance, mais quémander leur salaire. Le risque pour l’enfant qui ne ramène pas la somme prédéterminée soit environ 500fcfa (0,80 ct) est de recevoir coups et brimades. Elle constitue, selon les chiffres de l’ONU, le revenu journalier dont dispose chaque Sénégalais pour se nourrir, se vêtir et se soigner.

Cette mutation s’accompagne d’une autre encore plus dramatique. Ces enfants ne reçoivent parfois plus d’enseignement du tout.  C’est ainsi que certains talibés fuguent pour fuir les privations, les mauvaises conditions de vie et les sévices et rejoignent le nombre toujours croissant d’enfants de la rue.

AVENIR DES TALIBES

Au sortir de l’adolescence, les talibés présentent ainsi deux visages :

  • Pour ceux qui ont eu un maître coranique exigeant, ils ont appris le coran qu’ils maîtrisent peu ou prou. Mais cet enseignement théologique ne leur permet pas de trouver un travail stable. Ils deviennent alors marabouts à leur tour et ouvrent un daara en reproduisant le même schéma.
  • Pour ceux qui ont eu un maître coranique peu scrupuleux, ils ont des rudiments en langue arabe, mais ne peuvent pas enseigner et se retrouvent sans qualification à l’âge adulte et donc sans avenir au sein de la société sénégalaise.

PLAN D’ACTION LPG

Nos actions sont donc articulées autour de trois axes :

  • Volet Bien-être
  • Volet Formation et Professionnalisation
  • Volet Santé et Prévention

Ces actions concrètes sont associées à une lutte contre la mendicité active en faisant du lobbying auprès des autorités et en faisant de la sensibilisation auprès des populations.

Nous mettons en place ce dispositif dans des daaras partenaires qui acceptent nos conditions de fonctionnement. Ce travail de changement se fait en partenariat direct avec les marabouts qui sont impliqués à 100% dans le projet de changement de vie des enfants.